lundi 7 juillet 2008

Retour de Jérusalem, Gilles William Goldnadel

Texte paru dans Libération (via l'UPJF):

"Je reviens de Jérusalem où Nicolas Sarkozy m’avait fait l’amitié de m’inviter à l’accompagner. Je crois inutile de revenir sur le bilan d’une visite qui me paraît avoir fait l’objet d’une large approbation, l’exercice présidentiel ayant davantage relevé de l’équilibre que de l’équilibrisme. Preuve est ainsi faite que l’on peut tenir aux Israéliens le discours que l’on souhaite, dès lors où l’on renonce, au rebours de l’ancienne politique, à la pratique de l’humiliation systématique pour le plaisir extatique de la partie adverse.

On peut, sans fâcher quiconque, à la fois rendre un hommage inspiré au peuple juif, pas seulement, de manière convenue et doloriste à ses souffrances, mais encore, et plus courageusement, à ses réalisations actuelles et à ses succès au sein de son Etat.
On peut lui demander, sans le heurter, de prendre des risques pour la paix, de tendre la main au peuple arabe de Palestine, tout en demandant à ce dernier, sans le froisser, de renoncer définitivement aux fantasmes criminels du Hamas pour adopter définitivement l’option politique empruntée par leur président.

Mais il me semble que le plus important et, en tout état de cause, le plus urgent était ailleurs. Il était dans l’injonction présidentielle, telle qu’elle a été exprimée avec une rare fermeté dans son discours à la Knesset, de ne pas tolérer un Iran islamiste et atomique à la fois.

Il m’apparaît que l’opinion publique française, et notamment sa jeunesse, au-delà de son évidente réprobation réflexe du régime des mollahs, n’a pas encore suffisamment et profondément pris conscience du danger que tous les pays, et pas seulement et évidemment Israël, courent le jour où la bombe tombera entre les mains des fanatiques révisionnistes, misogynes et homophobes de Téhéran.

Par principe, j’évite de comparer l’actualité avec l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, mais, s’agissant d’Ahmadinejad, toute fausse pudeur est à exclure. Tous les historiens sérieux s’accordent aujourd’hui à dire qu’il était déjà trop tard pour les démocraties, non pas à Munich en 1938, mais dès la remilitarisation illégale de la Rhénanie par Hitler en 1936, que tolérèrent pourtant Anglais et Français pour "sauver la paix".

Le pacifisme n’est pas la paix. Il est le fossoyeur en chef des grands cimetières sous la lune."

Voir également:
European Coalition for Israel: French EU presidency says “non” to a nuclear Iran and to talks with Hamas

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