jeudi 31 décembre 2009

31 décembre 2008: déferlement d'antisémitisme dans les rues de Bruxelles

Nous avions fait part dans ce site de notre profonde consternation lors de la manifestation du 31 décembre 2008 à Bruxelles qui préfigurait celle tout aussi consternante du 11 janvier.

Interrogé par Gérald Papy dans La Libre Belgique (10-11/01/2009), "Poussée de l'antisémitisme", Joël Rubinfeld, président du CCOJB, s'inquiétait de la tournure violente que prenaient les manifestations quasi quotidiennes:

"Joël Rubinfeld, le président du CCOJB, s’inquiète, en outre, plus particulièrement des slogans antisémites qui sont proférés lors des manifestations "quasi quotidiennes" de militants pro-palestiniens. Tout en demandant à voir ses effets concrets, il se félicite de la réaction rapide du nouveau ministre belge de l’Intérieur, Guido de Padt, visant à renforcer la protection des bâtiments juifs. Mais il s’étonne tout de même qu’"au nez et à la barbe des policiers, des manifestants puissent lancer des slogans antisémites sans être inquiétés". Il en conclut que "l’antisémitisme est sorti de la clandestinité".

Joël Rubinfeld juge que la classe politique, à travers les déclarations de certains de ses dirigeants, porte une lourde responsabilité dans le climat qui, à son estime, encourage ces comportements. Et le président du CCOJB n’épargne personne. De Louis Michel (MR) qui "malgré la connaissance qu’il a du dossier, multiplie les sorties intempestives et renvoie dos à dos un groupe terroriste, le Hamas, et un gouvernement démocratique, Israël" à Elio Di Rupo (PS) qui, motivé par une "approche électoraliste", ose recommander que "les dirigeants israéliens soient poursuivis par la justice internationale" en passant par Joëlle Milquet qui "ferait bien de proposer que l’avion qui rapatriera des blessés palestiniens de la Bande de Gaza - qui peut s’opposer à une mesure comme celle-là ? - fasse un stop au Congo". Mais Joël Rubinfeld réserve une mention particulière à Isabelle Durant (Ecolo) pour ne pas s’être désolidarisée de l’initiative de son député, Fouad Lahssaini, qui avait invité, en décembre, des responsables du Hezbollah au Parlement belge, et pour avoir été la seule responsable politique à participer à la manifestation pro-palestinienne du 31 décembre, à Bruxelles. [Apologie du terrorisme et diatribes antisionistes du Hezbollah à la Maison des Parlementaires]

Or, dimanche, d’autres personnalités (les socialistes Elio Di Rupo, Philippe Moureaux et des responsables du cdH sont annoncés) se joindront à un autre rassemblement, dans les rues de la capitale, le PS et le cdH, en plus d’Ecolo, ayant appuyé un nouvel appel à manifester lancé par des ONG (lire ci-contre). Et Joël Rubinfeld de s’interroger : "Si des slogans antisémites sont lancés, quitteront-elles le cortège ?"?" [A Bruxelles : nazification d'Israël et déferlement antisémite dans les rues]

On connaît la réponse. Ils étaient là le 11 janvier et ils n'ont pas quitté le cortège ! Heureusement ni aucun politicien flamand ni aucune formation politique flamande ne s'est associé à cette manifestation.
Entre 7.000 et 10.000 manifestants ont défilé le 31 décembre dans les rues de Bruxelles pour protester contre les raids israéliens à Gaza.

Gaza s'invite à Bruxelles ?
Ces photos affligeantes ont été prises à la Place des Martyrs où se trouve le monument dédié aux héros morts lors de la Révolution de 1830 et où reposent "les restes des 445 citoyens morts dans les mémorables journées de septembre et qu'un monument transmettrait à la postérité les noms de ces héros et la reconnaissance de la Patrie". Plusieurs cabinets ministériels de la Communauté flamande se trouvent dans la place.
La statue qui représente la Patrie est coiffée de la profession de foi de l'islam



Des drapeaux israéliens et américains sont brûlés

Drapeaux du Hezbollah

Défilé dans les rues de Bruxelles

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Lorsque Winston Churchill a dit
"tous les ismes finissent tôt ou tard par passer", il ne savait pas combien il avait raison. Au XXe siècle, le fascisme a émergé puis disparu. Le communisme a émergé puis disparu. Le socialisme a émergé puis régressé.

Mais, aujourd’hui, plusieurs idéologies en isme d’une extrême virulence occupent toujours la planète : l’antiaméricanisme s’est développé dans le monde entier de même que l’antisémitisme ancestral et sa variante contemporaine, l’antisionisme. Ces deux dernières idéologies de haine et de destruction sont des graffitis sur le mur de l’histoire. Cette nouvelle tendance de l’antisémitisme n’est pas (toujours) dirigée contre les juifs en tant qu’individus, ni même contre le judaïsme, mais vise plutôt la collectivité juive, l’État d’Israël contemporain.

Il est certain que si n’importe quel autre pays devait être saigné par le terrorisme comme Israël aujourd’hui, personne ne remettrait en question son droit à se défendre, que ce soit contre des armées organisées par des États hostiles ou contre la violence organisée par des groupes terroristes. Mais les efforts d’Israël pour tenter de protéger ses citoyens sont systématiquement décrits comme des agressions.

L’antisémitisme d’après la guerre froide s’est transformé en une attaque contre l’expression collective de l’existence contemporaine juive : l’État d’Israël. Dans les faits, Israël est de plus en plus le juif collectif parmi les Nations.