mercredi 16 décembre 2009

Carl Bildt se trompe: ce n'est pas Israël qui divise l'Europe

"Jeudi, le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt [photo], dont le pays préside actuellement l'UE, a appelé Israël à arrêter ses tentatives de division. Il a estimé que le vote de mardi montrait que l'UE était "une force cohésive et claire" sur les affaires mondiales, dont le Proche-Orient. L'Etat hébreu "ne devrait pas penser que la relation avec l'Europe est 'diviser pour mieux régner'"." (Source: AP)

Selon Carl Bildt, l'Europe serait devenue "une force cohésive et claire", donc unie et Israël, éternel fauteur de troubles aux yeux de l'Europe aurait comme politique, après tout c'est ce qu'on dit en Europe depuis toujours sur les Juifs, de mettre à mal cette belle union en employant de moyens peu recommandables, afin de "diviser pour mieux régner".

Or qu'apprend-on le 15 décembre? Que cinq pays européens - et pas des moindres - n'ont pas soutenu la candidature au poste de président de l’Assemblée générale de l’ONU du belge Louis Michel, député européen et ancien commissaire européen en charge du développement et de l'aide humanitaire. La démonstration est ainsi faite que l'union ou la désunion de l'Union européenne obéit à une logique propre et qu'Israël n'y est pour rien.

"Louis Michel a manqué l’élection au poste de président de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies. Cinq voix lui auraient fait défaut, cinq voix européennes qui, au nom de la solidarité de l’Union auraient dû, en principe, lui être acquises : celles de l’Allemagne, de la Norvège, de l’Autriche, de la Finlande et, last but not least, de la Grande-Bretagne. [...] tous les pronostics le donnaient gagnant face à l’ancien président de la Confédération helvétique Joseph Deiss, considéré comme désavantagé par le « non » opposé par son pays à la construction de nouveaux minarets et surtout par son inexpérience en matière internationale [...] [Louis Michel] nous assurait que si le vote à l’Assemblée générale avait été ouvert à tous les continents, à tous les pays, il n’aurait nourri aucune crainte, assuré qu’il était de compter sur le suffrage des Africains, des pays d’Amérique latine et du monde arabe, de tous ceux qui avaient eu l’occasion de le connaître et de l’apprécier dans ses engagements. Mais telles ne sont pas les règles de l’Assemblée générale : la vraie course d’obstacles s’est déroulée au sein de l’« alliance occidentale » sorte de nébuleuse comprenant les pays de l’Union européenne mais aussi d’autres « Occidentaux d’adoption », comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande. (Le Soir)

Du côté suisse, on commente le dépit de M. Michel :

"Le député européen Louis Michel n’a pas digéré la défaite qu’il a subie dans la nuit de lundi à mardi à New York. Le groupe occidental de l’ONU lui a préféré le Suisse Joseph Deiss pour présider la 65ème Assemblée générale des Nations unies qui débutera en septembre 2010.

Sur les ondes de la radio publique belge de langue française, la RTBF, «Big Loulou», comme le surnomment les Belges, a déversé son fiel sur les 16 pays de l’Union européenne (UE) représentés au sein du Groupe des Etats occidentaux et autres» (Weog), qui n’ont pas tous soutenu sa candidature, et sur la Suisse, qui ne respecte pas selon lui toutes les «valeurs» européennes. [Il] n’a pas exclu d’avoir payé le prix de l’élection de son compatriote Herman Van Rompuy à la présidence stable du Conseil européen, l’enceinte qui regroupe les chefs d’Etat ou de gouvernement des Vingt-Sept. «Si c’était le cas, ça ne me ferait certainement pas souffrir», a-t-il souligné.


Une référence au vote sur les minarets
Mais est-ce vraiment le cas? Il en doute. Dénonçant un «manque d’unité, de démarche commune européenne», le député européen a réclamé «qu’on m’explique pourquoi la Finlande ou l’Allemagne, qui partagent totalement les valeurs de l’Europe, (…) qui sont indiscutablement, sincèrement européennes, préfèrent un candidat d’un pays qui a quand même quelques problèmes avec les valeurs de l’Europe» - une référence, sans doute, aux résultats de la récente votation suisse sur l’interdiction de construire de nouveaux minarets. «Je ne comprends pas bien», a-t-il ajouté.

Il le comprend d’autant moins bien que «le candidat européen (lui, en clair) présentait pourtant, me semble-t-il, un certain nombre d’avantages», qui seraient reconnus de façon «unanime». Le Belge a toujours été apprécié en Afrique, il est vrai, mais sans doute un peu moins en Europe, où son impulsivité a déjà fait des dégâts. [...]"
(Swissinfo.ch)

- La Suède et l'UE sont fâchées contre Israël

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