jeudi 11 juillet 2013

L’inavouable vérité: 150 millions d’Européens haïssent Israël et il faut le dire!

"De ce nombre de 150 millions de citoyens ayant un point de vue d’Israël comme état diabolique et des interviews signalées dans ce livre, l’Union Européenne ressort aussi comme un agglomérat d’incitation à la haine anti-israélienne, porteur d’une vision du monde criminelle et très répandue. Dans les années 1930, les pays européens comprenaient un très grand nombre de citoyens ayant une vision du monde criminelle envers les Juifs. Dans la perspective de l’après-Shoah, et d’autres atrocités commises, cette similarité fait que l’image d’une Europe humanitaire (à visage humain) retombe totalement à plat."

Voir également: Les Juifs doivent quitter l'Europe, maintenant, déclare Robert Wistrich

Dans un nouveau livre qui fait réfléchir, Demonizing Israel and the Jews, [La Diabolisation d’Israël et des Juifs], le Dr Manfred Gerstenfeld, membre du Bureau du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (JCPA-Le Cape) postule que plus de 150 millions d’Européens pensent qu’Israël est en train d’exterminer les Palestiniens. Cette chimère diabolisatrice, actuellement très répandue, à propos d’Israël est une nouvelle mutation des croyances diaboliques, concernant les Juifs, qui s’emparaient des masses au Moyen-Âge, et de celles promues, plus récemment, par les Nazis et leurs alliés.

JForum:  Ce recueil de 57 interviews auprès d’universitaires, d’hommes politiques et d’autres, dont le rédacteur en chef d’Honest Reporting, Simon Plosker, décrit à quel point l’incitation à la haine se propage à un rythme intensif.  Dans une interview exclusive en deux parties, qui coïncide avec la publication de son livre (disponible à l’achat sur Amazon), nous avons questionné Manfred Gerstenfeld sur les sujets importants qu’il soulève et pourquoi il apparaît que ses conclusions ont été balayées sous le tapis par les grands médias des principaux courants.
Manfred Gerstenfeld

[...] HR: Sur quoi se fonde votre hypothèse disant que plus de 150 millions de citoyens de l’UE ont un point de vue diabolisant d’Israël?
MG: Diverses études ont demandé aux sondés s’ils étaient d’accord avec des assertions, telles que: "Israël mène une guerre d’extermination contre les Palestiniens", ou:  "Israël se comporte envers les Palestiniens comme les Nazis l’ont fait envers les Juifs". Des études sur sept pays de l’UE confirment qu’environ 40% ou plus des gens qui y vivent partagent ces points de vue diabolisateurs [C'est en effet ce que croient 47.7% d'Allemands, 42.4% de Britanniques, 38.7% de Hollandais, 37.9% d'Italiens, 48.8% de Portugais, 63.3% de Polonais, 41% de Hongrois (la question ne fut pas posée aux Français)]. Des enquêtes similaires le confirment pour les pays qui n’appartiennent pas à l’UE, c’est-à-dire la Norvège et la Suisse. Plusieurs autres études démontrent, également, des perceptions extrêmement négatives des citoyens de l’UE, s’agissant d’Israël.

HR: La plupart de ces études ne sont pas nouvelles. Pourquoi n’ont-elles pas reçu, plus tôt, l’attention ni la proéminence qu’elles méritaient?
MG: On ne peut que faire des suppositions. Les résultats de ces études ne peuvent mettre que très mal à l’aise les dirigeants et les faiseurs d’opinion européens. Par exemple, le gouvernement norvégien a financé une étude de 2012, réalisée par le Centre d’Oslo sur la Shoah. Les auteurs de cette étude se sont interdits d’écrire que 38% des Norvégiens, qui pensent qu’Israël se comporte envers les Palestiniens comme les Nazis, démontrent qu’ils sont extrêmement antisémites. Pourtant, ils auraient dû savoir que d’adopter de telles attitudes correspond à un acte antisémite, tel que cette notion est définie par la définition de travail sur l’Antisémitisme, au Conseil de l’Europe.

HR: Si ces études sont déjà connues, qu’apporte votre livre de nouveau sur ce sujet?
MG: Pour la première fois, ces études, qui débouchent sur es mêmes conclusions, sont rassemblées et listées. Elles appuient mon estimation qu’au moins 150 millions de citoyens adultes de l’UE partagent une vision aussi diabolisante d’Israël. C’est un message fort et clair qu’il faut diffuser largement.


HR: Des journalistes se sont-ils mis en contact avec vous à ce propos?
MG: J’ai été longuement interviewé par plusieurs journalistes européens à propos de mon livre. Certains travaillent pour des journaux à grand tirage. Ils ont montré un vif intérêt à cette histoire et m’ont dit que ces tableaux de données étaient convaincants. Cela dit, je n’ai, par la suite, rien vu de semblable qui ait pu être écrit dans leurs journaux.

HR : Savez-vous pourquoi?
MG : Mon éditeur, René Van Praag de RVP Editeurs, me dit que, de la même façon que beaucoup d’histoires sont trop peu significatives pour attirer l’attention des journaux, quelques rares, au contraires, sont "trop grosses".

HR : Et qu’est-ce que signifie "une affaire trop grosse", dans un tel cas?
MG : Dès que cela deviendrait massivement connu que, sur 400 millions de citoyens adultes de l’UE, 150 millions partagent des points de vue antisémites diabolisateurs, les conséquences pourraient être terribles, pour l’image de l’UE, ses politiques et on ne pourrait plus évacuer la nécessité d’agir d’un revers de main. L’UE se présente comme un "modèle de démocratie et le promoteur des Droits de l’homme". De ce nombre de 150 millions de citoyens ayant un point de vue d’Israël comme état diabolique et des interviews signalées dans ce livre, l’Union Européenne ressort aussi comme un agglomérat d’incitation à la haine anti-israélienne, porteur d’une vision du monde criminelle et très répandue. Dans les années 1930, les pays européens comprenaient un très grand nombre de citoyens ayant une vision du monde criminelle envers les Juifs. Dans la perspective de l’après-Shoah, et d’autres atrocités commises, cette similarité fait que l’image d’une Europe humanitaire (à visage humain) retombe totalement à plat.

HR : Y a-t-il d’autres conséquences possibles?
MG : Cela pourrait, par exemple, rendre à l’UE, plus difficile d’éviter d’enquêter sur qui sont ceux qui ont contribué à créer cette vision du monde criminelle. Cela pourrait conduire à des résultats explosifs. On devra, par exemple, pointer le doigt vers des hommes politiques de différents pays qui dirigent l’UE. Ce ne serait pas, seulement une nouvelle mise en cause de l’image humanitaire surfaite de l’UE, mais aussi de certains pays et de certains partis politiques. Ces incitateurs à la haine, au coeur de l’Europe, ne pensent pas, nécessairement, eux-mêmes, qu’Israël extermine les Palestiniens, ni que les Israéliens se comportent comme des Nazis. Leurs déclarations tronquées, cela dit, contribuent toutes à la fabrication de cette image. Il s’agit de la méthode de la mise à mort "à petit feu". Si on les reprend chacune isolément, aucune de ces attaques n’a directement provoqué les résultats dramatiques que révèlent les études. Mais, mises bout à bout, elles ont, alors, pu les générer.

HR : Y a t-il d’autres facteurs qui ont contribué à la fabrication de cette vision du monde criminalisante d’Israël?
MG : La banalisation est un autre élément, ainsi que la volonté de masquer partiellement des évènements horribles majeurs, dans le propre passé des pays européens. De cette façon, on dépeint une image bien plus rose de l’histoire propre de l’Europe. Elle est alors comparée à l’image grandement falsifiée et malmenée d’Israël.  

Un point très important tient aussi au fait qu’on ne prête que très peu d’attention à la criminalité galopante et à l’incitation à la haine dans de larges secteurs de la société palestinienne et de beaucoup d’états arabo-musulmans. Si les massacres de masse, les attentats terroristes et d’autres crimes majeurs y étaient mis en lumière, dans des proportions relatives à la taille de sa population et à la hauteur des fautes commises dans ces pays, les nouvelles en provenance d’Israël seraient, comparativement, négligeables. Le fait de détourner les yeux, en cas de crime majeur dans le monde musulman, est un exemple de ce qu’on peut appeler le racisme humanitaire. Beaucoup de gens ignorent les crimes de gens de couleur, parce qu’on les perçoit comme des faibles. De tels racistes prétendent parfois, en se trompant sur eux-mêmes et en trompant les autres, qu’ils appartiennent au camp "anti-raciste".

HR : D’autres remarques possibles, à propos des découvertes de votre livre?
MG : Une autre vraiment importante, c’est que la vision du monde européenne criminelle des années 1930 a été le précurseur de crimes de masse commis en Europe dans les années 1940. Cela soulève la question: à quoi pourrait mener l’actuelle vision du monde criminelle? Est-ce qu’elle mènera encore à des crimes européens monstrueux, mais cette fois, contre Israël? Ou les Européens se contenteront-ils, cette fois, d’être les spectateurs, pendant que nombreux sont ceux, dans les pays arabes, qui voudront vraiment commettre des crimes extrêmes contre Israël? Mon livre expose ainsi une histoire potentiellement énorme.


1er juillet 2013 14:37 Par Simon Plosker

4 commentaires :

Anonyme a dit…

Mais en fin de compte, si tout le monde est antisémite c'est qu'il doit bien y avoir une raison, non ?

Philo a dit…

Anonyme. Vous avez mal lu l'article qui est pourtant simple et clair. Si 150 millions d'Européens pensent que les Juifs israéliens sont des nazis, 250 millions ne le pensent pas. On est donc très loin du "tout le monde est antisémite". La majorité des Européens n'est pas dupe des enjeux de certains qui poussent à la haine d'Israël et des Juifs européens.

Si l'on suit votre raisonnement, les Européens - et ils sont majoritaires - à avoir une opinion négative des Musulmans ont raison. Ceux qui n'aiment pas les Roms ont également raison etc etc.

Anonyme a dit…

Tout d'abord, la désinformation totale sur le conflit du Proche-Orient orchestrée par les médias et la politique européenne amène 37 % d'Européens à détester Israël (pourcentage de 150 millions sur 400) et cette haine amène à celle des juifs systématiquement, puisque dans les pays musulmans et dans la majorité de la population musulmane, y compris occidentale, le juif israëlien et le juif non-israëlien sont les mêmes (le symbole en est l'affaire Merah).
Je suis certaine que les deux tiers des 37 % de ces Européens n'ont pas cette possibilité, ni cette capacité d'analyse comme peut-être vous, anonyme.


Ensuite, même s'il y a des erreurs, voir des crimes, commis par des membres d'une communauté ou d'un pays, ces erreurs ou ces crimes ne doivent pas retomber sur tous les membres, sinon l'humanité revient à la politique du bouc émissaire qui a aboutit, dans le passé, à plusieurs génocides.
Que voulez-vous dire par cette question, anonyme ? Que les Européens sont dans leur bon droit quand ils haïssent et rejettent tous les musulmans à cause du terrorisme islamiste pratiqué par certains, tous les roms à cause du vol organisé pratiqué là aussi par certains, tous les juifs à cause de la corruption financière pratiqué par certains, etc...
Si un membre de votre famille vole une voiture, vous seriez donc d'accord pour qu'on vous accuse à sa place et que vous alliez en prison.
Il faut tremper sept fois sa plume dans l'encrier avant d'écrire.

Anonyme a dit…

Des tas de gens ont de bonnes raisons de ne pas aimer le soleil ou la pluie. Est-ce que vous croyez que le soleil et la pluie s'en soucient ?