dimanche 31 août 2014

Dans la 'caisse à outils' de tout bon antisioniste: le 'Contrat de Transfert'

"De même qu’on agite l’épouvantail de la colonisation pour culpabiliser l’Europe, on agite le «Contrat de Transfert» et autres gadgets historiques pour culpabiliser Israël, déjà accusé de tous les maux et plus encore.  On agite les breloques juives du passé pour mieux fermer les yeux sur les infamies qui sont perpétrées par les autres ici et maintenant."

Mark Breddan @ Enquête et Débat (Réflexions sur le “Contrat de Transfert”): Un lecteur d’Enquête & Débat nous adresse cette vidéo concernant le «Contrat de Transfert» signé en 1933 entre Adolf Hitler et des organisations sionistes allemandes. La vidéo s’appuie sur le livre qu’Edwin Black a consacré à ce fait historique incontestable.  Peut-être l’internaute qui nous a fait connaître cette vidéo cherche-t-il à mettre dans l’embarras la rédaction d’Enquête & Débat, qui ne cache pas sa sympathie pour l’Etat d’Israël, sans pour autant s’interdire tout jugement à son encontre.
Quoi qu’il en soit, ce document m’inspire un certain nombre de réflexions. Tout d’abord, je note que le «Contrat de Transfert» fait partie intégrante de la «caisse à outils» de tout bon antisioniste, accessoirement adepte des théories du complot judéo-maçonnique. Face à cet argument imparable, même le plus indécrottable «sioniste» ne peut que capituler, admettre sa fourberie et, penaud, rejoindre à contrecœur les rangs de la «dissidence». Pourtant, avant de rendre les armes, il me semble important de souligner que si l’on veut trouver dans le «Contrat de Transfert» un indice majeur du cynisme et de la duplicité sioniste, j’y vois surtout pour ma part une démarche humanitaire des sionistes allemands envers les juifs de leur pays. Loin d’être les complices d’Adolf Hitler, ils ont compris quel sort attendait les juifs, et ont aménagé pour eux cette «porte de sortie». Hitler et les sionistes ont certes signé un document commun, mais ce n’est pas parce que deux adversaires apposent leur signature au bas du même document d’armistice qu’ils deviennent alliés pour autant. Le cynisme est à trouver du côté nazi, trop heureux de pouvoir «nettoyer» son sol d’un côté tout en sachant où trouver les juifs pour en finir le moment venu, avec la complicité du mufti de Jérusalem.
J’ai parlé de «porte de sortie», cette dernière n’étant possible que parce qu’il existait déjà un projet de création d’un foyer juif en Palestine et que l’émigration massive des juifs vers cette terre était déjà en marche à l’époque du «Contrat de Transfert». J’estime qu’il est bon de rappeler que suite au démantèlement de l’Empire ottoman à la fin de la première guerre mondiale, les alliés britanniques et français se sont rendus maîtres de ces territoires. Je suis toujours surpris d’entendre ou de lire que les vainqueurs n’avaient pas le droit de faire de cette terre ce que bon leur semblait. Je crois, même si je peux me tromper, que ce serait une première dans l’Histoire si les vainqueurs avaient cédé aux désidératas des vaincus. En d’autres termes, je comprends que certains Arabes de Palestine aient pu voir d’un mauvais œil l’installation d’une forte population juive, mais ils avaient été vaincus et pouvaient s’estimer heureux que les Européens leur aient créé un Etat, la Transjordanie, et ne les aient pas purement et simplement déportés ou exterminés.

Autant dire que l’influence du «Contrat de Transfert» sur la création de l’Etat d’Israël me paraît secondaire. Dès 1917 et la déclaration Balfour, les sionistes étaient en droit de croire à un foyer juif qui, tôt ou tard, deviendrait un Etat.

Je ne veux pas laver les sionistes de tout soupçon ou de toute arrière-pensée, et le mouvement sioniste n’est sûrement pas irréprochable. Cependant, je prie les antisionistes de bien vouloir replacer les faits dans leur contexte historique et de ne pas emprunter trop de raccourcis.

Le passé est le passé. Si les juifs ont eu des torts depuis cette période, les Arabes de Palestine en ont eu au moins autant, ce qui a conduit tout le monde à l’impasse du conflit israélo-palestinien.

A moins de croire, comme les complotistes, que tous les événements passés, présents et avenirs sont programmés à l’avance dans des officines occultes, on voit mal comment des épisodes tels que celui du «Contrat de Transfert» peuvent être instrumentalisés pour expliquer ce qu’il se passe aujourd’hui.

L’Etat d’Israël doit-il être rasé parce que voici soixante-dix ans, une poignée de juifs voulant le bien de leurs semblables auraient pactisé, sciemment ou non, avec le diable? Les générations de juifs israéliens qui sont nées en Israël depuis 1948 n’ont pas à subir, en plus du reste, la culpabilité de leurs aînés.

De même qu’on agite l’épouvantail de la colonisation pour culpabiliser l’Europe, on agite le «Contrat de Transfert» et autres gadgets historiques pour culpabiliser Israël, déjà accusé de tous les maux et plus encore.

On agite les breloques juives du passé pour mieux fermer les yeux sur les infamies qui sont perpétrées par les autres ici et maintenant. Et croyez-moi, ces breloques-là, lorsqu’elles jailliront à la face du monde, vaudront à qui de droit un aller simple pour l’enfer.

2 commentaires :

poloop a dit…

Oui, un contrat de transfert, oui aussi l'échange de camions contre la libération de juifs. Mais pour ces donneurs de leçons, il suffit de penser ou pour le moins de connaître l'épopée du St Louis, ce navire affrété par l'Allemagne nazie qui fit le tour du monde avec des juifs à bord pour trouver un pays d'accueil. Hitler voulait prouver que personne n'en voulait. Seule la Belgique en reçut un certain nombre qui voulurent bien débarquer. Le reste des passagers s'en retournèrent à Hambourg port d'attache du St Louis et finirent dans les camps de concentration.Leur sort ne fut pour la plupart pas plus enviable lorsque les nazis envahirent la Belgique. Retourner l'argument du transfert fait part de cette vilenie antisémite dont les tenants sont nourrit au sein de leur mère et de l'antisémitisme clérical encore persistant. L'Empathie avec les palestiniens nourrit également cet état renforcé par des ONG largement financées avec en Belgique leur coupole 11.11.11, Oxfam etc
Paul Opoczynski

poloop a dit…

Oui, un contrat de transfert, oui aussi l'échange de camions contre la libération de juifs. Mais pour ces donneurs de leçons, il suffit de penser ou pour le moins de connaître l'épopée du St Louis, ce navire affrété par l'Allemagne nazie qui fit le tour du monde avec des juifs à bord pour trouver un pays d'accueil. Hitler voulait prouver que personne n'en voulait. Seule la Belgique en reçut un certain nombre qui voulurent bien débarquer. Le reste des passagers s'en retournèrent à Hambourg port d'attache du St Louis et finirent dans les camps de concentration.Leur sort ne fut pour la plupart pas plus enviable lorsque les nazis envahirent la Belgique. Retourner l'argument du transfert fait part de cette vilenie antisémite dont les tenants sont nourrit au sein de leur mère et de l'antisémitisme clérical encore persistant. L'Empathie avec les palestiniens nourrit également cet état renforcé par des ONG largement financées avec en Belgique leur coupole 11.11.11, Oxfam etc
Paul Opoczynski